Dans la tourmente, maintenir le cap unitaire

Nous reproduisons ici l’éditorial du numéro 322 -février 25- de Démocratie&Socialisme, la revue de l’Après.

Rien ne nous sera épargné. Ni sur le plan de la politique internationale, ni sur celle de la politique nationale.

Des pyromanes aux commandes

À l’échelle du monde, nous assistons à un amoncellement inédit de propos ineptes et terrifiants de la part des principaux dirigeants de l’Internationale populiste réactionnaire. Côté pile, l’apparente toute-puissance de Donald Trump qui ose annoncer sa volonté de conquérir ou d’occuper des territoires toujours plus vastes (Groenland, Panama, Canada et maintenant Gaza !). Bien sûr, ces petites phrases permettent d’occulter les graves changements à l’œuvre aux États-Unis, notamment au sein de son administration, dont Elon Musk est le chef d’orchestre autant qu’il se veut le bourreau des services publics. Mais la dérive extractiviste et belliciste est patente. Côté face, les délires de Javier Milei dont les adversaires sont malheureusement toujours les mêmes : là encore les services publics, jugés inutiles, les minorités sexuelles et de genre, considérées comme dangereuses, ou encore l’accord de Paris et l’OMS, dont el Loco veut que l’Argentine se retire !

À l’échelle de la France, la situation ne vaut guère mieux. Le gouvernement a imposé à coups de 49.3 les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Le Premier ministre se félicite d’avoir un budget, mais n’a pourtant toujours aucune majorité ! Pire, ces budgets imposés sont régressifs et auront des conséquences néfastes sur la vie des populations les plus fragiles ; les salariés de première et deuxième lignes, toujours les mêmes. Enfin, courtisant l’extrême droite dans l’espoir de ne pas connaître le même sort que Barnier, Bayrou n’a pas hésité à parler de « submersion migratoire », reprenant ainsi les mots, et donc les thèses, de la famille Le Pen et de leurs héritiers.

Nous sommes l’alternative

Dans cette bataille, la gauche n’est pas parvenue à rester soudée. Le Parti socialiste a cédé au chantage d’une droite gouvernementale pourtant aux abois. Il a brandit son sacro-saint sens de la responsabilité, en affirmant garantir un semblant de stabilité au pays en le dotant d’un budget. Mais en ne votant pas la censure, il a de fait permis le passage en force du gouvernement. La France insoumise a répondu vite et mal en multipliant les visuels outranciers, qui ne sont de nature ni à élever le niveau de discussion, ni à contribuer à la construction pourtant nécessaire d’un Nouveau Front populaire large, uni et déterminé.

Une autre voie est possible. Celle qui ne renie rien sur ses valeurs, tout en cherchant à construire une alternative majoritaire. Cette voie, qui conjugue un programme de rupture et une clarté vis-à-vis de la politique du gouvernement sans pour autant se résoudre à la division, constitue LA réponse aux aspirations populaires au rassemblement de la gauche. Patiemment, nous nous y attelons. C’est ainsi que nous avons annoncé, début février, la fusion de la GDS et de l’APRÈS au sein de l’APRÈS. Cette première étape doit en enclencher d’autres, avec nos camarades d’Ensemble!, avec Picardie Debout ! et Génération.s. Nous continuons les discussions en ce sens.

Au travail !

Partout, nationalement comme localement, nous pouvons prendre notre part au rassemblement des unitaires. Que ce soit au sein d’assemblées locales du NFP ou dans la construction locale de l’APRÈS, en lien avec les militantes et militants qui s’inscrivent dans des dynamiques collectives, soucieuses et soucieux de faire vivre l’union, nous pouvons participer à la construction d’un front solide, portant à la fois la nécessité d’un projet de transformation sociale et écologique profonde et l’impératif d’un rassemblement de la diversité de la gauche, sans hégémonie ni exclusive.

Les combats ne manquent pas. La situation économique et sociale du pays se dégrade. Les nôtres regardent, excédé.es, un spectacle politique qui manque de hauteur. La gauche doit redevenir le débouché politique du salariat. Alors, en avant !