La protection des enfants mérite un ministère ! Cette semaine, François Bayrou – qui nie avoir eu connaissance des viols d’enfants à Bétharram – a signé un décret prévoyant la nomination d’un ou une haut-commissaire à l’enfance, auprès de la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin. Nous ne voulons pas de la nomination complaisante d’un haut-commissariat. Nous voulons un ministre chargé de l’enfance de plein exercice.
Nous avons besoin de moyens en prévention, notamment en doublant l’effort budgétaire alloué aux services de santé scolaire. Aujourd’hui, l’État engage en moyenne 40 € par an et par élève. C’est trop peu et c’est inéquitablement réparti sur le territoire national. Les rapports se succèdent : Cour des comptes, IGAS, Assemblée nationale… et rien ne se passe !
Sur le champ de la protection, tout est à reconstruire. Les signalements comme les mesures non exécutées s’empilent. C’est toute la chaîne, des conseils départementaux aux moyens de la justice, qui est ankylosée. Les enfants parlent, leur parole est enfin reconnue. Ce mouvement salutaire, dont la Ciivise a été un des acteurs-clé, doit être accompagné, avec des moyens humains et financiers conséquents.
Enfin, s’agissant des établissements scolaires privés sous contrat, il faut des contrôles et des sanctions. Nous savons là aussi combien la religion constitue un terreau fertile d’emprise d’adultes sur les enfants. La CIASE a documenté et décrit ses mécanismes. Les inspections doivent être régulières, les questions posées, le programme d’éducation à la vie sexuelle et affective respecté.
Publié par L’APRÈS le 13 février 2025