Contre la droite et l’extrême droite, front unique de toute la gauche !

Nous reproduisons ci-dessous l’éditorial du numéro du numéro 325 (mai 2025) de Démocratie&Socialisme, la revue de L’APRÈS.

À trop regarder les réseaux sociaux, on pourrait croire qu’à gauche, il y a plus d’adversaires au sein du NFP que dans le camp d’en face. La droite et l’extrême droite sont à l’offensive ; ce n’est vraiment pas le moment de concentrer ses attaques contre tel ou tel, qu’il s’agisse des socialistes, des insoumis, des écologistes, des communistes ou des unitaires.

Construisons le salut commun

Il est temps de prendre conscience qu’il y a péril en la demeure. Car parler de trahison pour les uns ou les autres, commenter assidûment les petites phrases de part et d’autre, semer le doute ne font que creuser la division. Nos adversaires sont à droite et à l’extrême droite. C’est contre eux qu’il faut diriger les coups. C’est contre eux qu’il faut avancer nos propositions alternatives issues du programme du NFP. C’est contre eux qu’il faut construire un front unique, un front unifié, une équipe pour gagner.

Cela n’interdit pas de pointer les désaccords lorsque tel ou tel dirigeant joue d’abord pour son organisation contre l’unité. Cela n’interdit pas d’affirmer la nécessité de la démocratie quand tel ou tel dirigeant cherche à passer en force. Et même d’affirmer des divergences dans des échanges qui devraient être respectueux des sensibilités des uns et des autres. Mais avec une exigence supérieure : celle de veiller à ne pas dégrader la capacité de l’ensemble de la gauche à défendre un programme qui réponde aux urgences sociale et écologique face aux défis auxquels l’Humanité est confrontée.

Du présidentialisme, faisons table rase !

Le PS a refusé de censurer Bayrou, nous avons dit que c’était une faute politique. Cela mérite-t-il des discours du type « Plus jamais d’alliance avec les socialistes » ? Non ! Les problèmes que soulève le fonctionnement de la France insoumise sont réels et méritent d’être discutés. Cela impose-t-il d’exclure la FI du rassemblement de la gauche ? Certainement pas.

La démocratie est un élément-clé de notre programme. Or, les institutions de la Ve République, focalisées à l’excès sur l’élection présidentielle, favorisent des fonctionnements politiques organisés autour d’un chef. La gauche doit lutter ouvertement contre cette dérive. On a connu le PS avec ses écuries présidentielles. Et aujourd’hui, on a en LFI une machine électorale obsédée par une quatrième candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il faut rompre avec ces conceptions !

Il faut aussi accepter de se rencontrer afin de déterminer la méthode pour arriver à une candidature commune de la gauche et des écologistes sans exclusive ni sectarisme. C’est pourquoi nous avons répondu positivement à l’appel de Lucie Castets à se réunir le 2 juillet prochain. Unité et programme de rupture sont liés. Pour tenir les deux bouts, nous avons besoin de débats libres et démocratiques. Et donc que chacune et chacun évite d’ajouter à la division, et par voie de conséquence à la désespérance.

Groupons-nous, et demain !

Soyons clairs : le bashing contre LFI ou contre le PS n’est pas notre tasse de thé. Nous ne gagnerons pas en excommuniant les uns ou les autres. Non qu’il n’y ait pas de problèmes. Mais il convient de les dépasser en travaillant sans exclusive avec toutes et tous. Bien évidemment sans partir du postulat que ce ne serait pas possible. Telle est notre démarche.

Le Nouveau Front populaire a été possible, comme la NUPES avant lui. Il n’y a pas de raison de renoncer à construire une union solide, sans exclusive, de proposer un gouvernement au service d’une République écologique et sociale, au service de la jeunesse et du salariat de ce pays.

Unifier en vue des prochaines échéances électorales (municipales et présidentielle), mais aussi sur le terrain des luttes sociales. La CGT propose une journée de grèves et de manifestations le 5 juin prochain pour l’abrogation de la retraite à 64 ans, pour l’emploi et les salaires. Une occasion pour se retrouver toutes et tous, au coude à coude, dans la rue.